L’art d’accompagner l’émergence du sujet à travers crises et défis.
Devenir accompagnateur ne s’improvise pas.
L’accompagnement requiert une solide compétence professionnelle doublée d’une éthique impeccable, entre la juste écoute et la posture adéquate. On se rend vite compte à quel point l’accompagnateur doit être bien formé et en réflexion continuelle sur le sens de sa démarche…
Voici en quelques mots les dimensions, attitudes et postures qui tissent la cohérence de ce métier…
A comme authenticité
Le premier élément crédibilisant votre posture. Êtes-vous vrai, “centré” dans votre axe. “L’impatient” (l’accompagné) attend en face de lui un être humain, cohérent, empathique et donc lui-même et chaleureux dans la juste distance.
B comme but
Quel est l’enjeu de tout cela ? Quel sens et dans quel but ? Projet, objectif, étape, action, défi : autant de mots pour marquer une direction et des repères balisant sa contractualisation.
C comme crise
Les crises (inattendues) nous enseignent la fidélité à soi-même. Elles sont un temps de réévaluation, de redécision radicales. En cas de doute, pensez avec crise au mot chrysalide… Il y a rarement transformation sans au préalable une situation de crise.
Vous sentez-vous prêt à accompagner cette transition ?
D comme désir
Ne pas céder sur son désir, son projet de vie, sa quête dans le respect d’autrui et du contexte. Il est souvent l’enjeu d’un accompagnement de vie “réussi”. Et vous, où en êtes-vous ?
E comme engagement
Engagement total et au service de l’émancipation de l’autre ! L’engagement est d’accompagner sans se substituer, de soutenir sans complaisance, d’interroger sans s’arroger, tout ceci dans le souci de l’autonomie (cf quitter).
F comme Faire
Si tu veux connaître, « agis”. Ce précepte est au cœur de la créativité qu’il suscite en renvoyant l’autre à l’utilisation de ses ressources.
G comme Garant
L’accompagnateur est le garant du cadre soutenant, sécurisant et respectueux de “l’impatient” (l’accompagné). Sans attente et sans conseil (il délaisse sa compétence éventuelle d’expert), il assume une présence attentive et questionnante et s’il confronte parfois, c’est avec bienveillance et justesse.
H comme Humour
Essentiel pour amener la désidentification d’avec ses rôles et ses dramatisations, l’humour est le levain de la sérénité qui est l’enjeu ultime de l’accompagnement… Il est capital car le libèrera de toute inflation de l’ego et prise au sérieux de son apport.
I comme Individuation
Processus par lequel un être devient entier et centré dans son axe. C’est l’enjeu même de toute maïeutique, cet art d’accoucher les âmes dont Socrate faisait l’essence de sa démarche.
Le questionnement vise l’émergence d’un sujet plus lucide, plus libre,…
J comme Jardinier
L’accompagnateur est un jardinier de l’âme humaine. Il permet, facilite la croissance de l’autre. Si le thérapeute prend soin, soigne et traite les blessures d’histoire ou de lien, l’accompagnateur, par la justesse de ses questions, permet au potentiel de grandir. C’est un … déployeur.
K comme Kairos
Ce terme grec désigne le moment opportun, le moment juste tant de dire les choses que de se remettre en mouvement. Accueillir et cueillir dans le même mouvement. C’est dans le temps du projet (kronos) que le moment juste (kairos) se ressent.
L comme Liberté
Liberté, ludicité-lucidité. Tous ses mots convoquent l’autonomie créatrice au delà de la simple performance qui n’est souvent que la pâle caricature de l’épanouissement. Dans le contexte professionnel un accompagnement réussi redonne le pouvoir d’une action juste, créative et signifiante en accord avec les valeurs de la personne accompagnée.
O comme Outils
La grande hantise de l’accompagnateur ! N’oublions pas qu’ils sont là pour affiner la pensée, non pour l’inféoder ! Dans la rencontre humaine, l’accompagnateur est un artisan aux mains nues…
P comme Présence
La présence de l’accompagnateur est fondamentale. François Roustang parle d’Intensité, de Présence Attentive Dépouillée d’Intentionnalité et d’Attentes – I.PR.A.D.I.A. Cette présence inclut la conscience des projections dont il sera l’objet, éventuellement. A lui de les désamorcer dans un rapport d’égal à égal…
Q comme Quitter
S’engager à se quitter”. Telle pourrait être la devise de l’accompagnement qui s’accomplit en s’achevant… La rencontre n’a lieu qu’un temps…
R comme Recadrage
Après l’accordage et le décodage de ce qui est en jeu dans l’accompagnement. Commence le jeu maïeutique du questionnement. L’accompagnateur créatif proposera de nombreux recadrages (une autre manière de voir) pour ouvrir le champ des possibles…
S comme Simplicité
“La simplicité, c’est ce qu’il y a de plus difficile” (C.G. Jung). Elle est pourtant le cœur de la vraie rencontre…
T comme Temps
L’accompagnement permet de prendre son temps, de prendre du recul, d’épouser son rythme, “sa temporalité”. Temps des séances également qui rythment le processus. Temps des saisons de l’âme qui permet de réécrire son projet de vie. “Le temps n’épargne pas ce qui se fait sans lui”. (J.Hoyoux)
U comme Utopie
S’il en faut dans la vie, méfions-nous du “syndrome d’utopie” qui nous veut toujours plus performant, puissant, parfait, heureux, compétent etc… Ce syndrome est la source de bien des maux : burnout, stress, insatisfaction chronique,… L’accompagnateur est un démineur de mirage, un voyageur des premiers pas.
V comme Voyage
Voyage justement ! Après l’accordage, le décodage et le recadrage. Commence un nouveau voyage que l’accompagnateur a facilité par ses questions. Un petit changement ouvre souvent à de grandes transformations…
W comme Willy
Non, il ne faut sauver personne !!
X comme Xylophone
Sur le clavier de ses compétences, l’accompagnateur a souvent d’autres métiers, d’autres postures. Il est avant tout vivant et n’oublie pas de se ressourcer, se renouveler, évoluer…
Y comme YES
Savoir célébrer les succès ! (et accueillir les défaites).
Z comme Zorro
A votre avis…? C’est ce que vous n’êtes pas en tout cas…
d’après Christian LESTIENNE